Comment les réflexes archaïques peuvent-ils impacter le sommeil d’un enfant ?

Lorsque j’écrivais mon livre « Le sommeil de nos bébés » en 2020 (1ère édition en 2018), j’étais très loin de m’imaginer que les troubles du sommeil de l’enfant sont -pour la majorité des situations- reliés à différents réflexes archaïques du nourrisson qui restent « non-intégrés » durant la petite enfance !

Dans cet article, je vais essayer de vous décrire ce que sont ces réflexes et comment il peuvent perturber le sommeil.

Voici déjà une définition des réflexes archaïques :

Les réflexes archaïques sont des mouvements involontaires présents chez les nouveau-nés, qui sont contrôlés par le tronc cérébral et la moelle épinière. Ces réflexes archaïques sont donc des mouvements « automatiques » que les bébés effectuent en réponse à des stimuli sensoriels.

Prenons par exemple le réflexe tonique asymétrique du cou (ATNR). Ce réflexe se produit lorsque la tête du bébé est tournée sur le côté. Voici comment cela se manifeste :

  1. Tête tournée d’un côté : Si vous tournez la tête du bébé d’un côté alors qu’il est couché sur le dos, par exemple, son bras du même côté s’étendra, tandis que l’autre bras se pliera.
  2. Posture asymétrique : En conséquence, le bébé adoptera une posture asymétrique, avec un bras étendu du côté de la tête tournée et l’autre bras plié.

Ce réflexe est important dans les premiers mois de la vie du bébé pour favoriser le développement des mouvements de bras et des compétences de coordination. Cependant, s’il persiste au-delà de la période normale, cela peut affecter la capacité du bébé à effectuer des mouvements symétriques et coordonnés, ce qui peut influencer des activités telles que se tourner, ramper, ce qui pourra impacter son sommeil lorsqu’il souhaitera changer de position.

Ces réflexes sont essentiels pour le bon développement de l’enfant, car ils contribuent à l’apprentissage et à la coordination des mouvements qui seront ensuite « volontaires », orientés donc par la volonté du jeune enfant.

Mais surtout, ces réflexes étant reliés « au tronc cérébral », ils sont étroitement reliés au cerveau dit « primaire », ou « reptilien », qui a évolué au fil de l’histoire pour aider les bébés à survivre et à s’adapter à leur nouvel environnement, qui n’est autre que l’extérieur du ventre de maman !

Cependant, leur persistance au-delà de l’âge où ils devraient normalement disparaître peut avoir des implications sur le développement de l’enfant, y compris sur son sommeil bien évidemment.

Voici 2 autres réflexes archaïques plus courants :

Le réflexe de Moro : Un des réflexes le plus connu bien sûr, et qui est déclenché lorsque le bébé est soudainement surpris ou sent une sensation de chute. 

Il se manifeste par l’ouverture des bras, suivie d’une fermeture brusque, et la majorité du temps il est accompagné de pleurs. Des pleurs d’ailleurs, que j’appelle « les pleurs de stress », et qui demandent du soin.

Le réflexe de succion : Les nourrissons ont un réflexe inné de succion, qui leur permet de téter le sein ou la tétine pour se nourrir et se réconforter. Ce réflexe est essentiel pour l’allaitement, mais s’il persiste trop longtemps, s’il n’est pas « intégré », il peut également entraîner des problèmes d’endormissement et de sommeil. 

Vous pouvez télécharger d’ailleurs ici mon Coffret-Cadeau concernant le Syndrome des Apnées ou Hypopnées Obstructives du Sommeil (SAHOS), qui vous aidera à comprendre les répercutions de la non-intégration de ce réflexe. 

(Attention : mon travail est destiné à vous informer pour vous aider à sortir de certaines « spirales compliquées »  pas de vous faire culpabiliser !)

Quel est l’impact des réflexes archaïques sur le développement et le sommeil :

Les réflexes archaïques sont censés disparaître naturellement au cours des premiers mois de la vie. Mais chez certains bébés, ils persistent plus longtemps que prévu, soit durant la toute-petite enfance, et même à l’âge adulte !

  • Difficultés à s’endormir : Certains réflexes, comme le réflexe de Moro, ou le réflexe de Paralysie par la Peur (RPP) peuvent provoquer des difficultés à s’endormir puis des réveils fréquents, car le tout-petit reste hypersensible aux stimuli environnants. La persistance de ce réflexe peut exacerber le système nerveux en temps de sommeil mais aussi  en temps d’éveil, ce qui entraîne des hyper-extensions à répétition, et donc des pleurs de stress à répétition…
  • Mauvaise coordination : Les réflexes archaïques persistant peuvent entraver la capacité du bébé à développer des mouvements volontaires et une coordination, ce qui peut affecter sa capacité à se tourner, à ramper et à s’endormir confortablement.
  • Sensibilité au stress : Les réflexes archaïques persistants, ceux induisant le manque de sommeil, peuvent amener les bébés puis les enfants, à une sensibilité de plus en plus accrue. Aujourd’hui, la qualité et la profondeur du sommeil des enfants est tellement fragile que le nombre de « BABI » (Bébés aux Besoins Intenses), et le nombre d’enfants diagnostiqués ayant un « TDAH » (Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité), a augmenté de façon spectaculaire ces dernières années ! Soit une augmentation de 42%  entre 2003 et 2011, selon le Centers for Disease Control and Prevention (CDC).

En conclusion…

Bien que les réflexes archaïques soient une partie normale du développement des bébés, leur persistance au-delà de l’âge approprié peut avoir un impact sur le sommeil et sur leur développement de manière plus globale.
C’est pourquoi, il est essentiel de surveiller le développement de votre bébé et de discuter de tout problème éventuel avec un professionnel de la santé. 

Si vous souhaitez faire vérifier l’intégration des réflexes de votre enfant ou influencer positivement l’évolution de ces réflexes pour votre bébé, vous pouvez vous tourner vers un praticien en intégration des réflexes archaïques, qui sont de plus en plus nombreux à ce jour !

De mon côté, j’ai réalisé en 2021/2022 la formation « Baby’Mov » de Capucine Vercelotti, ostéopathe,  spécialiste des réflexe archaïques et périnatalité. Cette formation m’a permis de faire le lien entre les réflexes et les troubles de sommeil que j’ai rencontré lors de mes 1ères années de consultation avec les parents. Aujourd’hui, je m’appuie énormément dessus, pour continuer à transmettre et aider les familles qui sont en dette de sommeil. 

Je réalise d’ailleurs régulièrement cette conférence « Pourquoi mon bébé a-t-il peur du sommeil ?», en lien avec ces principaux réflexes qui perturbent le sommeil. N’hésitez pas à aller voir si cette conférence est bientôt disponible, si ce sujet vous intéresse ou bien si vous sentez votre enfant de plus en plus fatigué.    

J’espère que cet article vous aura un peu éclairé !   

Prenez bien soin de vous chers parents, et de vos petits bout’choux !

 

 

Elodie Kuzminski,

Experte du sommeil de bébé et de l’enfant,

Doula Postnatale et Auteure du livre :

 « Le sommeil de nos bébés ».

 

Quelques références :

https://www.has-sante.fr/jcms/c_2025618/fr/trouble-deficit-de-l-attention-avec-ou-sans-hyperactivite-tdah-reperer-la-souffrance-accompagner-l-enfant-et-la-famille-questions-/-reponses

https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0003448720302304

https://genialsante.com/le-tdah-en-chiffres-faits-statistiques-et-vous-2/

https://www.auseinendouceur.com/?s=tdahhttps://le-mouvement-qui-soigne.fr/comprendre-le-developpement-moteur-de-la-naissance-a-la-marche/

https://le-mouvement-qui-soigne.fr/reflexe-archaique-comprendre-le-reflexe-tonique-asymetrique-du-cou-ou-rtac/