Mes 7 raisons d’utiliser des moyens de portage physiologiques suite à la naissance de votre bébé !
Chers parents Lumie’Naissants,
Je souhaitais vous présenter ici les 7 raisons principales -à mes yeux- d’utiliser un moyen de portage physiologique pour porter votre
bébé suite à sa naissance.
Que vous portiez votre nourrisson en sling, en écharpe, ou en porte-bébé, le portage facilitera sa transition entre le monde qu’il connaissait dans votre ventre, et son nouvel environnement.
Et en tant que consultante du sommeil des tout-petits, je sais par expérience qu’adoucir cette transition par le portage physiologique, rend les bébés moins nerveux, ce qui permet -aussi- d’accompagner leur sommeil autonome avec davantage de sérénité…
Voici donc chers parents, mes 7 raisons d’utiliser le portage physiologique, pour votre aider bébé à s’acclimater à sa nouvelle vie à l’extérieur du ventre de maman…
1) Le portage physiologique permet de recréer l’univers du ventre maternel
Un petit bébé « humain » naît de manière précoce en comparaison des autres mammifères de notre monde.
Et oui, nous couvons nos nourrissons moins longtemps, pour que leur tête puisse passer à travers notre bassin. Ils sont donc pour quelque temps encore, comme des «fœtus à l’extérieur de leur œuf », à l’extérieur de leur enveloppe protectrice qu’était le ventre maternel !
L’écharpe, le sling, ou le porte-bébé permettent justement de recréer de façon quasi similaire les conditions de vie qu’il avait in utero. Dès lors qu’il va de nouveau se sentir envelopper comme il l’était dans votre ventre, il va s’apaiser.
Car c’est bien une réalité que vivent tous les parents, de cette sortie précoce naissent les pleurs récurrents des nourrissons… Des moments difficiles à vivre pour beaucoup d’entre vous, au beau milieu de la bulle du postnatal.
En effet, je sais que d’un côté vous faites tout pour combler les besoins de votre petit bébé, et que de l’autre, votre petit chou peut continuer inlassablement de pleurer. Son ancien nid lui manque, ses anciennes habitudes (ou ses anciens ancrages si vous préférez !) lui manquent aussi…
Et que se passe-t-il dès qu’on l’installe dans un moyen de portage physiologique ? La plupart du temps les pleurs de nos bébés sont presque instantanément stoppés. Et j’en profite pour en rajouter une couche côté sommeil : généralement ces bébés qui pleuraient à pleins poumons s’endorment ensuite rapidement en portage !
Des indices, qui nous montrent qu’il avait besoin d’être de nouveau dans sa bulle, pour plonger dans le sommeil avec confiance…
La preuve qu’un nouveau-né a réellement besoin de retrouver ses anciens ancrages, pour retrouver sa sécurité physique, émotionnelle, mentale.
En se sentant de nouveau maintenu sur tout le corps, en entendant votre mélodie, en sentant votre odeur, en étant de nouveau en mouvement… Il retrouve ses anciens repères sécurisants, des sensations corporelles qu’il a connues pendant 9 mois, et qu’il aura besoin régulièrement de retrouver pour se rassurer.(1)
Les moyens de portage physiologiques deviennent alors pour les bébés, des « passerelles » entre leur ancien nid et leur nouveau monde, une douce transition.
On est bien loin d’une simple mode qu’est devenu le portage aux yeux de certains, mais bien dans l’accueil respectueux et sécuritaire d’un petit être humain.
2) Le portage physiologique développe les liens d’attachement avec votre bébé
3) Bébé va retrouver sa posture d’enroulement grâce au moyen de portage physiologique
À l’heure où j’écris cet article, le coucher sur le dos est la position recommandée/prônée/exigée par les hautes autorités de la santé dans tous les pays occidentaux. Et avec toutes les connaissances reconnues sur la physiologie des nourrissons, je ne comprends pas comment en 2021 nous en sommes toujours là ! Vraiment c’est un mystère pour moi ! Alors j’en parle, voilà, il faut bien que quelqu’un s’y colle…
(Et on est bien d’accord, je suis au courant que cette position a réduit le nombre de morts inattendues du nourrisson dans le passé !
Mais justement sachant cela, tout en connaissant la physiologie du nourrisson, ne serait-il pas logique de recréer la position d’enroulement en plaçant bébé sur le côté ses 4 premiers mois, tout en le sécurisant ? Ou au moins lors des siestes de la journée? Mais bref, le débat n’est pas là, et j’y reviendrai dans un prochain article !)
Cette position dorsale lors des couchers est un non-sens lorsqu’il s’agit de respecter l’accueil des nouveau-nés. (2) En effet, les nourrissons de moins de 4 mois, ont la colonne vertébrale de forme arquée, puisque moulée dans l’arrondie du ventre maternel.
Lorsque les bébés sont couchés sur le dos, cette courbure entraîne :
– Des tensions. Plutôt que de retrouver l’enroulement, cette position entraîne une cambrure.
– Un manque de sécurité physique. Il y a très peu de surface d’appui sur le dos, alors que bébé aurait plutôt besoin de trouver de la contenance pour être rassuré !
– La sensation de tomber dans le vide. Comme la colonne vertébrale est de forme arquée, bébé va avoir la sensation de tomber d’un côté ou de l’autre de sa colonne vertébrale.
– Le réflexe de Moro. Ce réflexe est mal connu, j’y reviendrai… Mais ce que je peux dire ici, c’est que la sensation de tomber dans le vide déclenche une réaction dans le corps : la peur, et qui entraîne à son tour la sécrétion d’adrénaline, et donc les pleurs…
Et vraiment, ici j’aborde une infime partie des inconvénients du coucher sur le dos, car vous vous en doutez sûrement, le sommeil peut être bien entrecoupé à cause de cette position…
Généralement on ne ressent pas trop cette sensation comme étant contraignante avant les 3 semaines de bébé. Mais lors du second mois, les pleurs y sont fortement mêlés, et bien sûr on remet la faute sur le dos du pic de croissance des 3 semaines !!!
Alors oui, ce pic de croissance existe et dure approximativement trois jours à une semaine.
Mais je vous assure que les pleurs, causés par le manque de sommeil, causés -entre autres- par la position dorsale lors des couchers, sont bien une réalité qu’expérimente plus des trois quarts des parents.
Et pour ceux qui ne veulent pas déroger à la règle du coucher sur le dos et bien le portage physiologique, peut vous sauver la vie !
En effet, votre bébé va -enfin- retrouver sa posture d’enroulement qu’il a depuis in utero.Ainsi, le corps de votre petit, et surtout son système nerveux, va de nouveau se sentir en sécurité dans cette position, puisqu’il s’est construit dans cette forme-là, durant approximativement 9 mois !
Et que fait le système nerveux lorsqu’il se sent en sécurité ?
Il arrête de stresser et donc il arrête de sécréter des hormones de stress ! Au contraire, il se rappelle que dans cette position il n’y a aucun danger pour le corps, puisque c’est cette position initiale qui a assuré sa survie in utero. Des hormones du bien-être vont alors inonder le corps de votre bébé.
La magie de la physiologie opère: grâce à la position d’enroulement, son corps se détend, les pleurs cessent, et il entre dans le sommeil, comme il le faisait la majorité du temps dans le ventre de maman…
« L’enroulement est un mouvement fondamental à respecter au moins les 3 premiers mois de sa vie, époque moyenne à laquelle l’enfant peut se retourner seul dans son lit. Avant la fin du premier trimestre, toute position d’extension est une position de tensions toniques excessives, donc de stress et de malaise psychique.» (3)
4) En portage votre bébé va enfin plonger dans le sommeil…
Si vous m’avez déjà lue un peu, vous savez que je propose un accompagnement pour aider les bébés à devenir confiants dans leurs endormissements. Comment se fait-il que je prône autant le portage en écharpe, ou en sling, ou en porte-bébé, alors qu’ils associent les parents à l’endormissement de l’enfant ? Et bien pour deux raisons essentielles !
– La première concerne les besoins innés d’un nourrisson, expliqués précédemment.
En effet, seuls le portage à bras ou le portage physiologique permettent de répondre à ses besoins de proximité, d’être enroulé, et d’être dans des conditions proches du ventre maternel (comme si pour certains bébés c’était une question de survie).
Ainsi, on réduit les pleurs de décharge émotionnelle, et les pleurs de stress, afin que son arrivée dans notre monde soit la plus douce possible.
– La seconde raison qui me pousse à promouvoir autant le portage est de répondre au besoin physiologique primaire du sommeil d’un nourrisson.
Un bébé in utero dort plus de 20h sur 24h, lors du 9ème mois de grossesse. Et lorsqu’il arrive dans le monde aérien, les phases d’éveil sont trop nombreuses (à cause des micro-réveils), et très stimulantes sur le plan sensitif (bruits, odeurs, mouvements, sensations gravitationnelles, succion du sein, de la tétine, des doigts…).
Pourtant bébé aurait encore besoin de plonger dans le sommeil au moins 18h de temps sur 24h, jusqu’à ses 3-4 mois, pour justement traiter toutes ces nouvelles informations !
Mais c’est rarement le cas lorsqu’on interroge les parents. Les bébés, déstabilisés par leur nouvel environnement effectuent très régulièrement des micro-réveils, qui entrecoupent leurs siestes, et leurs nuits.
En réalité, c’est un manque de sécurité sur le plan corporel (ou physiologique).
Toutes ces stimulations peuvent agacer son système nerveux, et la nervosité l’empêche de plonger dans le sommeil.
C’est un cercle vicieux… Le manque de sommeil entraîne le manque de sommeil…
C’est pourquoi, lorsqu’un bébé émet un signe de sommeil, mais qu’il n’arrive pas à s’endormir de lui-même, car il est trop énervé (pour de multiples raisons), et bien, il y a de grandes chances qu’il y parvienne -enfin- grâce à un moyen de portage.
5) Diminuez les douleurs des coliques, grâce au portage physiologique !
Les trois premiers mois, le système digestif de votre bébé se met en place. Les aliments vont alors coloniser son microbiote intestinal. Et la non-absorbation d’une partie de la nourriture par l’intestin peut amener des inconforts, des régurgitations, des ballonnements, des douleurs… Ces inconforts peuvent provenir de plusieurs facteurs : – l’immaturité du système digestif, – d’une constipation, par exemple lors de l’introduction d’un lait différent, – d’intolérances, notamment aux protéines de lait de vache, même si la maman allaite… – … Bref, les premiers mois peuvent être tumultueux sur le plan intestinal ! Là encore, le portage physiologique peut amener des solutions. En effet, lorsque notre bébé pleure alors qu’il a mangé -il n’y a pas si longtemps- nous avons tendance à redonner à manger à notre bébé ! POUR #lecalmer #arrêtervitelespleursstressants, Ainsi, nous venons recréer la succion, un repère sécurisant ! Et bien vite, il s’apaise et s’endort ! Pour éviter de réintroduire des aliments qui pourraient amener de nouveau des inconforts dans son petit organisme, vous pouvez l’installer en portage physiologique. Avec votre moyen de portage, vous allez recréer d’autres repères sécurisants qui sont : la position d’enroulement, le mouvement-bercement, l’odeur, la contenance… Son système nerveux se sentant en sécurité sécrétera les hormones du bien-être (endorphine, sérotonine, ocytocine, dopamine…). De quoi rassurer votre bébé, autrement que par la succion… Et puis, imaginez-vous avec un mal au ventre ! Que faites-vous ? 1) Vous vous isolez -si vous le pouvez bien sûr- et vous coupez toutes stimulations extérieures pour vous concentrer sur vous. 2) Vous vous allongez en boule, sur le côté, et vous recréez ainsi la position d’enroulement ! Votre corps va alors sécréter les hormones de bien-être, pour vous aider à soulager votre douleur. Car oui, même si vous êtes adulte votre corps lui reconnaît cette position, et s’en rappelle. (J’appelle cela l’intelligence du corps inconsciente!) . 3) Vous pouvez même aller jusqu’à mettre une bouillotte bien chaude contre ventre. (A contrario si on veut avoir plus mal, on peut se mettre du froid dans les reins…!) En conclusion, avec un moyen de portage physiologique, votre enfant est : 1) dans sa bulle (et donc non surstimulé), 2) roulé en boule dans sa position d’enroulement, 3) et au chaud grâce à votre température corporelle. Vous l’avez compris : vive le portage physiologique pour réduire les douleurs de votre bébé !6) En portant bébé vous participez à son développement moteur
Il est étrange de se dire que nous participons à la construction du développement moteur de notre bébé lorsque nous marchons, et que lui est tranquillement installé et immobile dans l’écharpe de portage ou le porte-bébé ! Je le conçois ! Et pourtant ! Lorsque nous nous déplaçons, bébé se déplace aussi ! Il va d’avant en arrière, de gauche à droite, il descend et remonte, ce qui va stimuler son système vestibulaire ! Mais qu’est-ce donc ? C’est un organe sensoriel sensible aux mouvements de la pression sanguine, situé dans l’oreille interne, qui contribue à la sensation de mouvement et d’équilibre chez la plupart des mammifères. Ainsi, sans vous en rendre compte, vous apportez à votre bébé des notions et des sensations de différents mouvements dès le plus jeune âge avec des repères d’équilibre ! En fait, vous contribuez à améliorer et rendre plus confortable son futur développement moteur !7) En portant bébé vous participez aussi à son développement cognitif et social
On peut penser que bébé est passif lorsqu’il est dans un moyen de portage tourné contre soi ! Et oui d’une certaine manière, s’il s’endort dans l’écharpe, on est bien d’accord ! Mais lorsqu’il est éveillé, passer un bout de temps d’éveil contre papa ou maman est justement un endroit merveilleux pour être au plus près d’une chose qui intéresse les tout-petits… Le visage de leur parent pour apprendre à communiquer ! – Dans des positions favorables, ils sont à même de suivre une conversation entre deux personnes ! Être porté dans l’écharpe est une fabuleuse occasion d’être aux premières loges pour observer les mimiques des visages, l’orientation des bouches lorsqu’elles parlent et d’y associer des sons! Qui plus est, c’est le lieu parfait pour observer également toutes les conversations non verbales, liées aux émotions… Dans l’écharpe de portage, bébé est donc dans un endroit privilégié afin de bénéficier au maximum des interactions sociales ! – Être porté en écharpe est un véritable moyen pour conquérir l’espace en peu de temps comparé à des tout-petits qui sont posés « plus ou moins » aux mêmes endroits ! En effet, se déplacer au grès des pas du porteur va lui permettre d’observer divers endroits et d’apprendre à se repérer dans l’espace. Un espace beaucoup plus vaste et complexe, ce qui va créer chez lui davantage de circuits neuronaux. – Comme papa ou maman peuvent avoir les mains libres, imaginez la quantité d’actions que bébé sera à même d’imprégner à l’intérieur de lui! Il pourra réaliser qu’il peut utiliser ses mains ou ses doigts de telle ou telle façon à mesure qu’il observera son papa ou sa maman tourner la page d’un livre, essuyer la vaisselle, caresser un chat… Étant donné que nous fonctionnons tous par mimétisme grâce à nos neurones miroirs être porté en écharpe multiplie de manière exponentielle les possibilités d’apprentissage pour un bébé… MAIS il y a un énorme, MAIS ! Bon nombre de parents tournent leur enfant face au monde pour les porter, croyant justement que c’est la meilleure position pour qu’il puisse tout observer, tout découvrir, et tout assimiler… Pour ne pas justement être passif ! Ainsi, ils installent leur bébé dans une position pas physio’logique du tout. Du tout ! Chaque chose en son temps ! Bébé a besoin de se sentir en sécurité. Et pour cela il a besoin d’avoir toutes ses surfaces d’appuis contre son parent, notamment afin de pouvoir déposer sa tête à tout moment pour ne plus avoir à forcer pour la tenir ! Il doit avoir la possibilité d’avoir le dos rond, et de regrouper ses 4 membres contre son parent. La position du ventral décentré ou de l’assis de profil (avant ses 6 mois), ou sur la hanche (après 5-6 mois), ou au dos (aux alentours des 7-8 mois de votre bébé), sont autant de positions qui lui permettent de voir le monde, tout en restant en sécurité contre son parent, et en respectant sa physiologie ! Je vous souhaite de beaux moments de portage avec votre petit !
Elodie Kuzminski, Doula postnatale,
spécialisée au sommeil du bébé et de l’enfant,
Monitrice de portage physiologique,
et Instructrice en massage bébé Shantala
(1) Le Grand Livre des réflexes Broché – Illustré, 6 juin 202, de
